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Horaires
Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30
Samedi de 8h45 à 11h45
En Bref : 11 600 habitants pour un territoire 56,82 km2
Adossée aux premiers contreforts du Massif-Central, le regard tourné vers l’océan, Saint-Junien, commune structurante et pôle urbain de l’ouest-Limousin, cultive une forte identité industrielle et culturelle. Seconde ville du département de la Haute-Vienne, située au cœur du troisième pôle économique de l’ancienne région Limousin, elle compte plus de 11 600 habitants. Aux portes du Parc Naturel Régional Périgord Limousin, dominant le confluent de la Glane et de la Vienne, elle offre un environnement naturel préservé dont le site Corot est l’emblématique témoignage.
Ses dernières années, Saint-Junien a montré un nouveau visage résolument tourné vers le développement, dans le respect complet de ses valeurs visant à faire une commune populaire où chacun peut trouver sa place. Le centre-ville a été presque entièrement rénové, mettant en valeur son patrimoine historique, réorganisant la circulation et le stationnement et offrant des espaces publics propices à la promenade. La commune compte 3 fleurs au palmarès des villes fleuries et 2 abeilles ApiCité.
Enfin, la présence de nombreux équipements publics tels que le centre hospitalier avec sa maternité, le centre Aqua-récréatif et ses 120 000 baigneurs, le centre culturel de la Mégisserie et le Ciné Bourse avec 50 000 spectateurs, ou les nombreux équipements sportifs et un tissu associatif de près de 200 associations, ou encore des services commerciaux de tout ordre couvrant une zone de chalandise de 70 000 habitants… tout cela contribue à faire de la ville de Saint-Junien une commune structurante du territoire, dont le développement accompagne le développement positif du territoire.
Depuis le Moyen-âge, Saint-Junien taille sa renommée dans le cuir et particulièrement dans la fabrication de gants de peau dont elle reste la première ville productrice en France. Ses trois ganteries alimentent la haute couture et les boutiques de luxe de la planète. Ce savoir-faire et cette excellence qui se retrouvent aussi dans les activités de la porcelaine et de l’émail, vaut à la ville le label « Ville et métiers d’art ».
L’identité industrielle de la ville repose aussi sur les secteurs du papier-carton, de l’emballage ou encore des produits non-tissés qui dynamisent une économie ouverte à d’autres activités comme en témoigne l’extension de ses zones industrielles et commerciales, autour d’une RN 141 en 2×2 voies qui ouvre d’importantes perspectives de développement.
Tous les 7 ans, la ville accueille les Ostensions, avec ses 1500 figurants et 100 000 spectateurs. Inscrites en 2013 au Patrimoine culturel immatériel de l’unesco avec l’ensemble des communes ostensionnaires du Limousin, la procession célèbre les reliques de Saints fondateurs. Les prochaines ostensions auront lieu en juin 2023.
Au début du VIe siècle, aux abords d’un passage à gué sur la Vienne, le terrain inculte et désert sur lequel s’élèvera la ville de Saint-Junien se nomme Comodoliac et appartient à l’évêque Rorice Ier. Le nom de Comodoliac évoque un peuplement gallo-romain. Les vestiges d’une voie romaine ont été retrouvés sur la rive gauche de la Vienne. Elle reliait sans doute Limoges à Saintes, en Charente.
Amand habite seul l’ermitage qu’il a fondé. Il reçoit Junien, un jeune noble, attiré par la réputation de ce sage qui mène une vie austère et mortifiée. Le 25 juin 500, Amand décède et Junien continue de vivre en solitaire sur les bords de la Vienne. Peu à peu, il attire vers lui la foule qui lui attribue des miracles, en particulier celui de la guérison du petit fils de Rorice Ier, futur Rorice II, qui devient son ami. Le 16 octobre 540, Junien meurt. L’évêque Rorice II ensevelit son corps dans une clairière où il fait construire un petit oratoire puis les fondements de l’église.
Du VIIIe au IXe siècle, s’installent des châtellenies telles que château Morand, Rochebrune, le Châtelard, destinées à la défense de l’Abbaye qui est alors dans la plénitude de sa grandeur et de sa richesse. Mais peu à peu les abbés dissipent les richesses de l’Abbaye et l’invasion des Normands achève sa ruine.
En l’an 1 000, la sécularisation de l’Abbaye conduit les chanoines à s’installer hors du cloître participant ainsi à la fondation de la ville. A partir de 1 100, l’église et la ville prennent officiellement le nom de Junien.
La ville se développe rapidement mais dès le XIIème siècle, du fait des troubles fréquents causés par des troupes armées, elle s’entoure de murailles avec un chemin de ronde à l’intérieur et quatre portes principales : porte du pont levis, porte du cimetière, porte de la voie du pont et porte Saler. A l’intérieur, les habitants se positionnent le long des quatre rues principales alors que des cours et des jardins sont accessibles par un enchevêtrement de ruelles tortueuses.
Au XIIIe siècle, la ville se construit rapidement à l’intérieur des murs mais aussi progressivement à l’extérieur, le long du faubourg Pont-Levis en direction de Limoges, du faubourg Saler vers l’Atlantique et du faubourg Notre-Dame vers Rochechouart.
La décision de démolir les remparts est prise sous Turgot, intendant de la généralité de Limoges entre 1761 et 1774. Les fossés sont alors progressivement comblés et seules subsistent actuellement deux anciennes portes d’enceinte : la « Tour du Bourreau » et la « Tour du Bœuf ».
C’est dans la qualité des eaux de la Vienne et de la Glane, exemptes de calcaire et dans sa situation au cœur d’un important bassin d’élevage que la ville a trouvé les sources de sa vocation industrielle : le travail du cuir.
La tradition fait remonter au XIe ou XIIe siècle la naissance de l’activité gantière à Saint-Junien. Quoi qu’il en soit, dès la fin du XVIIe la ganterie est la principale activité de la ville. Jusqu’au milieu du XXe siècle, mises à part quelques courtes périodes de récession, mégisseries et ganteries ne vont cesser d’accroître leur production et faire de Saint-Junien, la capitale du gant de luxe qu’elle reste aujourd’hui. A la fin des années trente, la ville compte 11 400 habitants et l’industrie du cuir est le plus gros employeur.
La crise économique de la fin du vingtième siècle, la concurrence étrangère et sans doute la mode vestimentaire qui a relégué le gant au rang d’accessoire, ont fait chuter la production. Il ne reste aujourd’hui que trois ganteries. Mais les savoir-faire accumulés tout au long des siècles permettent à cette production de garder sa notoriété. Le dynamisme et la créativité des gantiers s’expriment désormais pour la haute couture qui leur assure un débouché prestigieux. La Cité du Cuir sera la tête de pont de ce savoir-faire d’excellence.
Le long de la Vienne sur les quais historiques où s’est construite l’excellence de Saint-Junien, la Cité du cuir de Saint-Junien accueillera sur un même site, un espace muséal, un espace design et un site de production d’une prestigieuse entreprise du luxe français.
Depuis 2004, un comité de pilotage a été mis en place par les services de la Mairie pour mener à bien le travail de réflexion autour de la création de la Cité du cuir et du gant de peau. Un fonds important d’objets, d’archives et de documents audiovisuels, a été collecté. Un réseau de personnes ressources permettant le recueil de nombreux témoignages d’anciens gantiers, couturières et mégissiers, s’est créé.
Plus de 1600 objets déjà référencés ont permis l’organisation d’expositions sur le thème des métiers du cuir, « Mémoires de peau » en 2005, « Couleur cuir » en 2006. Chacune de ces présentations est ponctuée d’animations et de démonstrations, grâce à l’aimable participation d’anciens professionnels des métiers du cuir.
En novembre 2007 Saint-Junien a rejoint le réseau de valorisation des savoir-faire locaux « Ville et métiers d’art ». Ce label est un outil de promotion et de communication important sur le plan touristique. La commune de Saint-Junien, qui s’est engagée à poursuivre un véritable programme d’actions en faveur des métiers d’art, a organisé 3 éditions des « journées artisanales du cuir ».
Cette manifestation est désormais remplacée par le salon Les portes du cuir, dans le cadre de la création de l’association éponyme qui regroupe 4 villes souhaitant mettre en valeur les savoir-faire de la filière cuir. Montbron (16), Nontron (24), Saint-Yrieix et Saint-Junien (87) se sont associées avec le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin et accueilleront chaque année le salon. Saint-Junien a accueilli le salon en 2014, avec plus de 5000 visiteurs.
Très présents en Limousin dès le XVIe siècle, les moulins à papiers sont à l’origine de la seconde industrie phare de la région de Saint-Junien : le papier carton. En 1730, on ne compte pourtant que trois papeteries à bras dans le secteur. L’invention de la machine à papier aura raison de ce mode de production et les moulins cessent leurs activités.
A partir de 1850, la papeterie limousine se modernise. En 1860, l’arrondissement compte huit papeteries dont six sur la Vienne et la Glane. Vers 1890 les deux cantons de Saint-Junien en comptent treize. La crise de 1896 en élimine plusieurs.
L’activité papetière connaît un tournant de son histoire en 1898 avec la création de la Société Générale des Papeteries du Limousin. Son siège est à Saint-Junien et elle intègre plusieurs usines à papier de Haute-Vienne puis de Corrèze et de Creuse. En 1905, elle regroupe les trois quarts de la production papetière du Limousin. Elle domine le marché du papier de paille et du carton pour l’ondulé jusqu’aux années trente. Dans les années soixante-dix, elle concentre ses activités sur l’usine de Saillat-sur-Vienne.
A Saint-Junien, on compte encore aujourd’hui 9 entreprises qui travaillent dans le papier carton. Elles emploient près de 500 salariés. Il faut y ajouter le secteur de l’imprimerie, issu de cette industrie.
Autre héritière directe de ce secteur, la société COFPA du groupe Albany International, fabrique pour le monde entier des toiles techniques pour la papeterie et surtout depuis quelques années pour l’industrie des non-tissés.
L’Union Syndicale Ouvrière, née en 1902 au cœur d’un mouvement social, a façonné la ville dans ses structures sociales, associatives et politiques, dans sa vie culturelle et sportive. Elle est à l’origine du mouvement coopératif et mutualiste qui a fortement imprégné l’histoire de la ville.
Au cours d’une grève des ouvriers des mégisseries en 1902, alors que le patronat fait pression sur les commerçants de la ville pour qu’ils refusent les crédits sollicités par les salariés, 88 ouvriers mettent en commun leurs économies pour créer un local où viendront s’approvisionner les grévistes en produits de première nécessité. Le mouvement coopératif est né à Saint-Junien.
Le 7 septembre 1902, les statuts de l’Union Syndicale Ouvrière sont déposés. Jusqu’en 1939, elle va étendre son activité en ouvrant plusieurs magasins à Saint-Junien et dans les communes alentours. Ses adhérents y trouvent boucherie, charcuterie, quincaillerie, mercerie, chaussures, combustibles, boulangerie. Parallèlement, elle constitue un fonds de solidarité en faveur des salariés et coopérateurs en longue maladie, au chômage ou en grève.
Puis vient, en 1921, la mutuelle des coopérateurs qui sera à l’origine de la pharmacie mutualiste, du dispensaire, du cabinet dentaire, du service infirmier et de soins à domicile, des services d’ambulance et de pompes funèbres. Toute la population bénéficie de ses progrès sociaux concrets.
L’USO s’intéresse aussi à la culture, au sport et aux loisirs. Elle constitue une chorale et une bibliothèque, des clubs de rugby, de foot et d’athlétisme. En 1926, à la Bourse du travail, elle équipe une salle de cinéma. En 1932, elle crée une colonie de vacances sur l’île d’Oléron.
Elle contribue également à la vie de la cité en participant aux emprunts lancés par la municipalité pour financer les travaux d’aménagement de la ville. Elle apporte aussi son soutien à la création de la Ganterie coopérative en 1919 et de la Coopérative des papiers et sacs en 1933.
Après la Libération, l’USO reprend son essor et crée une vingtaine de succursales en Haute-Vienne, Charente, Dordogne et Vienne. Dans les années soixante, face aux géants de la grande distribution, le mouvement coopératif doit se réorganiser. Cela conduira l’Union Syndicale Ouvrière à se regrouper avec la coopérative de Saintes et les sociétés des coopérateurs de l’Union de Limoges et de Vierzon. Cet ensemble est aujourd’hui devenu le groupe Coop Atlantique. Si le nom de l’USO n’est plus, son héritage façonne encore la commune avec force : l’engagement de l’action publique et le dynamisme associatif si important en sont les signes les plus visibles.
Hervé BEAUDET